L’homme sauvage – Franck Tinland
Depuis l’Antiquité, un folklore très riche, nourri d’emprunts à la littérature des voyages, se préoccupe des confins de l’humanité et de l’animalité. Les découvreurs de Terres Neuves identifieront sans peine les a hommes des bois ” de toute espèce avec lesquels ils sont confrontés. Ils projetteront en eux leurs fantasmes et leurs rêves, comme aussi leurs réminiscences classiques. L’interrogation scientifique ne dissipera que très lentement les mirages. Fruit de l’esprit positif et expérimental, l’anthropologie se donnera désormais pour tâche de dresser l’inventaire du phénomène humain. Son enquête se portera sur deux thèmes essentiels. L’Homo, ferus, c’est l’homme ensauvagé, retourné à la sauvagerie primordiale parce que déchu de l’humanité. L’Homo sylvestris, c’est le grand singe anthropoïde – et la perspective d’une émergence possible de l’animalité à l’humanité. Dans cette vaste réflexion où nous conduit Franck Tinland, l’être humain apparaît à la fois comme un donné, comme une réalité de fait, et comme un enjeu, comme l’issue finale d’un débat chanceux dont la signification dernière et la consécration mettent en cause l’éducation de l’humanité dans l’homme et par l’homme