Hannibal, l’homme qui fit trembler Rome
Habile stratège mais piètre politique, Hannibal a su vaincre les légions, sans parvenir à écraser la République romaine. Aujourd’hui, son nom reste associé aux plus belles pages d’histoire militaire de l’Antiquité. La légende l’a hissé au rang d’Alexandre le Grand ou de Jules César. L’épique traversée des Alpes et la retentissante victoire de Cannes sont des chefs-d’oeuvre de stratégie restés pourtant sans lendemain, le fils d’Hamilcar Barca préférant les délices de Capoue au lieu de marcher sur Rome.
Aujourd’hui, l’illustre conquérant apparaît comme l’un des fossoyeurs de l’Empire punique. En portant la guerre sur le territoire même de l’Italie, en élargissant le conflit à l’Espagne et à la Grèce, le Carthaginois a réveillé un géant : déjà l’Empire perce sous la République…
En 202 av. J.-C., pour la première fois depuis seize ans, Hannibal rencontre un adversaire à sa taille : Scipion l’Africain. C’est la déroute de Zama. Le vainqueur de Cannes s’éclipse de la vie militaire, avant d’être contraint de prendre le chemin de l’exil. Honni par les Carthaginois, pourchassé par les Romains, le Barcide se réfugie en Asie, à la cour d’Antiochos III de Syrie. Mais la guerre le rattrape. Inexorablement, l’étau romain se resserre. En 183, traqué en Bithynie, il se suicide. Il a 64 ans…