Le pragmatisme – William James
Qu’est-ce que le pragmatisme ? Un des rares termes de la langue courante qui vienne de la philosophie, qui plus est de la philosophie américaine. Le psychologue et philosophe William James, frère du célèbre romancier, compare le pragmatisme au corridor de l’hôtel-philosophie : chaque chambre est occupée par un philosophe avec sa doctrine propre, mais tous doivent emprunter le corridor comme voie d’accès ou de sortie. Il n’importe donc pas d’être athée ou théiste, idéaliste ou réaliste, moniste ou pluraliste, pour être pragmatiste – le pragmatisme est au moins en première instance un simple moyen pour rendre clairs les concepts de ces différentes doctrines, que chacun a donc intérêt à utiliser pour le profit de sa pensée. Cette méthode d’élucidation, qui réactualise l’empirisme anglais dans la lignée de Locke, de Berkeley et de Hume, s’est également développée en une théorie générale de la connaissance, laquelle débouche sur une nouvelle définition de la vérité. Le Pragmatisme, publié en 1907, est à nouveau actuel. Pour beaucoup de philosophes contemporains, dont Richard Rorty et Hilary Putnam, il est un remède contre les «crampes philosophiques» qui gênent périodiquement le débat d’idées. Il était donc temps de revenir à ce texte fondamental de la philosophie américaine, enfin disponible dans une nouvelle traduction présentée et annotée.