Napoléon et l’Amour – Frédéric Masson
(…) Si la femme ne jouait aucun rôle en sa vie, Napoléon cesserait d’être ce qu’il est, l’exemplaire le plus surprenant du génie masculin. Il serait un individu sans sexe, à part, exceptionnel, et qui n’intéresserait plus l’humanité puisqu’il n’éprouverait aucune de ses passions, ne suivrait aucune de ses traditions, et n’aurait avec elle aucun sentiment qui serait commun.
Tel qu’il est, au contraire, lui, dont l’activité cérébrale est supérieure à celle de tous les hommes connus; lui, qui, servi par une fortune sans égale, a trouvé sans cesse en son esprit des ressources égales à sa fortune; lui, qui a accompli l’oeuvre la plus grande que mortel ait jamais accompli, il est par excellence l’homme à qui rien d’humain n’est demeuré étranger.(…)