Le vent soufflait sur la rivière
Comme tant d’autres fermiers de la Creuse, les Malterre, depuis des générations, se sont faits maçons et tailleurs de pierre, leurs maigres terres ne suffisant pas à assurer la subsistance de leur famille. Tous les ans, début mars, ils partent louer leurs bras à Paris. Mais en ce printemps 1882, un événement inattendu apporte enfin un peu d’espoir dans la région d’Evaux-les-Bains : la construction d’une ligne de chemin de fer, qui reliera Montluçon à Eygurande, et d’un imposant viaduc au-dessus de la Tardes dont le tablier métallique culminera à 80 mètres, un projet fou de l’audacieux Gustave Eiffel. Embauchés sur l’immense chantier, les fils Malterre y voient enfin la promesse d’un avenir. Tandis qu’ils taillent les moellons de granit destinés aux piles du pont, les femmes s’occupent de la ferme et des champs. Mais un soir, Jeanne, leur jeune soeur, partie garder les poules en lisière d’un bois, ne rentre pas… .